La vision de l’Inde
Prâna est le pouvoir de la Conscience relatif aux fonctions de la vie, responsable des fonctions de notre esprit et de notre corps, de nos sens. Le prâna est présent PARTOUT, en chaque être, en chaque objet.
Prâna est si subtil que nous ne pouvons le saisir avec nos sens, il en est la base sous-jacente.
La respiration ne nous apporte pas plus de prâna. Nous ne pouvons pas comprendre prâna par notre mental, puisqu’il est à la base même de ce mental…Tout ce que nous expérimentons, par nos sens et notre mental, existe uniquement par Prâna. Même dans notre sommeil le plus profond, Prâna est là et soutient notre corps. C’est une Force de cohésion, une Force d’Existence, insaisissable par le mental ordinaire, absolument différente d’une force directe comme la gravité par exemple.
Prâna est en relation constante avec l’Esprit et « dépend » de lui. Prâna se constate quand il y a mouvements du corps, du souffle ou du mental (pensée). C’est de cette façon que le praticien d’Ayurveda ou de médecine chinoise, peut percevoir par sa fine observation les troubles qui affectent l’équilibre d’une personne. Quand le flux de Prâna est ordonné, régulier, qu’il peut circuler librement, la santé est harmonieuse. Quand son flux est perturbé, des déséquilibres apparaissent. En Yoga et Ayurvéda, les cinq Prâna « Vayus » permettent d’observer et de pouvoir proposer des solutions afin de réguler ces Vayus.
Les moyens « habiles » pour réguler les courants de Prâna sont ceux qui vont affecter positivement le corps, le souffle et le mental : habitudes de vie, sommeil, nourriture, respiration, gestion des émotions…Avec des outils expérimentés depuis de très nombreux siècles : postures adaptées, maitrise du souffle, méditation, mantras, visualisation, alimentation adaptée, soins énergétiques, nyasa…
Pour la tradition yogique, notamment celle du Hata Yoga (de la Pradipika pas du Hata Yoga occidental d’aujourd’hui qui n’en a que le nom), le Prâna Vayu est symbolisé par l’air externe que nous inspirons et expirons. Toute une science du Souffle s’est transmise de génération en génération, au travers le Prânâyâma. « Ayama » signifie allonger.
Les traditions anciennes, Yoga, Ayurvéda, Médecine chinoise, sont en quelque sorte les gardiennes de ces « moyens habiles » en transmettant à ceux qui le demande les outils qui leur conviendront le mieux.
« Le yoga se révèle lorsque s’arrête le flot du souffle » Abhinagupta
« Grâce à la pratique du prânâyâma le sage peut détruire les effets du karman issus des vies passées ou de la vie présente » Siva samhita III.49
Mais assez de métaphysique, pratiquez, expérimentez…soyez curieux !
Agnès Moriconi, yoga et Ayurvéda à Nantes